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LE DOIGT POINTE VERS LA LUNE


Beaucoup de gens supposent qu'ils doivent se transformer, devenir quelque chose d'autre, soit un saint ou un sage. N'est-ce pas une grande erreur et même une grande absurdité ? Celui qui pense ainsi n'est lui-même qu'un phénomène dans un rêve. Il n'est qu'un personnage dans une pièce de théâtre ou une manifestation assujettie au conditionnement appelé « le karma ». Cette manifestation ou ce personnage de rêve seront obligés de vivre leur rêve, de jouer leur rôle dans le drame et de subir leur « karma » jusqu'à la fin. L'ego qu'ils croient vouloir détruire, et qui semble les tourmenter et les maintenir dans une servitude imaginaire est une part inévitable et nécessaire de leur personnalité de rêve, de leur rôle, de leur « karma ». Ils ne pourraient pas « sembler » exister sans cet ego. Sa disparition serait la dé-phénoménalisation et elle sera le résultat d'un éveil hors du rêve. La disparition de l'ego n'est jamais un moyen pour arriver à l'Eveil. Le moyen « d'éveiller » hors du rêve réside simplement dans la compréhension de ce que nous sommes. Nous ne sommes pas l'apparence, le personnage de rêve, ni son rôle, ni la marionnette assujettie au « karma ».

Jamais nous ne pourrons nous éveiller hors du rêve en perfectionnant notre « moi » supposé. Nous réaliserons l'Eveil par la reconnaissance de notre « identité » véritable comme la source du rêve, du drame, de la manifestation phénoménale.

Note :

Un « Je » n’est qu’un concept qui s’arroge toutes les impulsions qui se présentent comme des « mois ». Celui qui pense du point de vue de l’entité qu’il se croit être, n’a pas encore commencé à comprendre de quoi il s’agit.

Ceci est d’autant plus évident, si nous essayons de travailler sur nous-même en ayant présente à l’esprit la notion d’entité. Elle n’est qu’un concept du mental et tout ce que nous faisons avec cette notion fausse, par cette notion fausse et pour cette notion fausse est vain.



Il n'y a ni « libre-volonté » ni « prédestination », car il n'existe aucun moi individuel pour voir l'une ou l'autre. Il n'y a qu'un objet dont chaque action est nécessairement prédéterminée, une marionnette somatique qui est « vécue » depuis l'intégration physique jusqu'à la désintégration physique. L'élément psychique de cet appareil psychosomatique est l'intermédiaire par lequel l'appareil total est « vécu ». Par lui les impératifs nécessaires sont traduits en actions, soit conscientes soit inconscientes, apparemment délibérées ou purement végétatives.

Ce n'est que sous la domination d'un concept d'égocentrisme que la psyché développe la volition, laquelle assume l'indépendance apparente d'action appelée « libre-volonté ». Chaque fois qu'elle diffère de l'action inévitable et correcte qui résulte des causes dans un contexte temporel, « passé » ou « futur », elle se débat désespérément pour réaliser un désir personnel en dépit de la loi de cause et effet. Mais jamais ce geste futile n'apporterait quoique ce soit qui ne fut pas dicté par la force inexorable de circonstances, ni éviterait quoique ce soit qui le fut.

C'est précisément en cela que consiste le conflit et le conflit est la souffrance, tandis que l'absence de cette pseudo-volition est la plénitude sereine de la vie éveillée ou nouménale.

L'illusion de la « libre-volonté » soutient l'illusion d'un « ego » ou d'un « soi », et réciproquement la notion de volition cherchant la réalisation d'un désir, crée la notion d'un « ego » ou d'un « soi », dont la « volonté » doit être exécutée. Par contre on doit conclure que la désagrégation, puis l'anéantissement de la notion de l'efficacité de la volition résultera inévitablement dans la désagrégation et l'anéantissement de la notion du « soi » ou de l' « ego » à laquelle il doit son existence illusoire. La désagrégation de la notion de volition se réalise par la reconnaissance qu'il ne peut être qu'une futile démonstration d'impuissance (sauf quand il coïncide avec l'action qui est en accord avec la force de circonstances).

Il n'y a ni libre-volonté ni prédestination, soit phénoménalement soit nouménalement, car dans aucun des deux aspects-d'être ne se trouve d'entité qui pourrait exercer l'une ou être assujettie à l'autre.




Wu Wei - le non agir


L'éveil consiste donc à amener ce processus à un arrêt brusque en cessant de regarder dans la mauvaise direction.

L'éveil n'est pas atteinte de quoi que ce soit : il n'est que l'élimination d'une barrière, celle du concept du je-sujet, qui le fait inévitablement apparaître comme éveil de moi-même - au lieu de ceci-qui-est lorsque je ne suis pas. Il y a le « je » apparent, et le « non-Je » qui est l'absence même de moi - ce qui est (est appelé) Eveil, tout comme l'absence d' « éveil » est précisément la présence apparente de moi. Ils sont le côté pile et face d'une pièce - une dualité, non un dualisme. Un Bodhisattva ne cherche pas à éveiller l'inexistence d' « autrui » : inexistant en tant que « soi », ce qu'il « est » détruit l'illusion de l' « existence d'autrui » en tant que tel.

Le Satori n'a pas d'existence objective

Rien de tel que l'éveil ou le satori n'existe en tant que fait objectif ou événement hors du temps. Rien d'autre ne se produit dans le mental que l'éclipse du je-notion qui entravait la vision. On ne peut donc ni les étudier ni les rechercher. Toute action semblable reviendrait à accomplir un acte chirurgical sur une image. Rien ne se produit sur quoi que ce soit, rien n'est changé ; il n'y a nul événement psychosomatique ; le mental n'est pas affecté. Ce n'est que rétablissement d'une vision claire. Cela n'a pas d'existence objective : c'est une rectification purement subjective.

Wu Wei Wei

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